ChatGPT va-t-il tuer le community management, comme de nombreuses Cassandre l’annoncent ? En tout cas, ce n’est pas à l’ordre du jour. Pour autant, cet outil est loin d’être dénué d’intérêt et peut même vous aider dans votre travail, à condition de bien l’utiliser.
ChatGPT et l’IA : une menace ?
D’après Rowan Cheung, spécialiste de l’intelligence artificielle, les community managers, tout comme les journalistes, les rédacteurs ou les traducteurs pourraient voir leur profession menacée par l’émergence de ChatGPT.
À première vue, on peut comprendre pourquoi : tapez n’importe quel prompt, et ChatGPT vous fournira une réponse détaillée, bullet points à l’appui. Buzzfeed a d’ailleurs renvoyé 120 journalistes pour les remplacer par des intelligences artificielles, qui rédigent des quizz, sondages ou articles de sa rubrique « Voyage ».
Cependant, on peut le noter : une telle utilisation tend à être critiquée, et pas seulement pour des raisons éthiques ; elle l’est aussi parce qu’en matière de création de contenus, ChatGPT possède de sérieuses limites.
Les limites de ChatGPT pour le community management
Si ChatGPT peut impressionner à première vue, on peut lui faire trois reproches principaux :
Il est inexact. En particulier, sa version de base, ChatGPT3, est gratuite et incapable d’accéder à des informations ultérieures à 2021. Sur ce plan-là, le robot se montre en général honnête. Là où cela devient problématique, c’est qu’il peut se mettre à inventer des réponses ou à commettre des erreurs. Lui demander d’écrire un article ou un post sur un sujet précis peut donc se révéler très risqué, notamment pour des sujets spécialisés.
Il est trop impersonnel. ChatGPT est ce qu’il est : un robot. Il récite les réponses aux prompts qu’on lui donne comme un dictionnaire ou une encyclopédie. Or, pour animer les réseaux sociaux, on préfèrera en général un ton plus personnalisé, à même laisser l’empreinte de celui ou celle qui est derrière l’écran.
Il est souvent reconnaissable. Les réponses de ChatGPT sont souvent structurées de façon caractéristique : une brève introduction suivie d’une liste de bullet points, le tout écrit dans un ton plutôt soutenu mais, comme vu ci-dessus, impersonnel et convenu. Il a aussi tendance à mettre des majuscules à chaque mot, notamment quand on lui demande de rédiger des accroches.Pour qui a un minimum l’habitude de s’en servir, en général ça saute aux yeux !
Il ne sort pas du cadre. Ça ne sera sans doute pas très grave aux yeux du dirigeant pressé qui cherche à rationaliser ses dépenses, mais ChatGPT s’inspire uniquement de contenus déjà présents sur la toile. Cette approche limitée peut le pousser à manquer de créativité… sauf si on maîtrise parfaitement l’art du prompt, ce qui nécessite donc une intervention humaine.
Cependant, si reprendre une réponse ChatGPT de A à Z est une stratégie maladroite, du même genre que recopier mot pour mot une page Wikipédia, le chatbot n’est pas forcément à jeter aux oubliettes pour autant.
ChatGPT : l’assistant idéal du community manager
S’appuyer entièrement sur ChatGPT (ou n’importe quelle IA) ne vaut pas l’appel à un expert, mais le robot peut pourtant contribuer à augmenter sa productivité. Seulement, plutôt que le considérer comme un spécialiste, il s’agit plutôt de s’en servir comme d’un assistant. À noter cependant : ChatGPT 4 sera plus efficace pour gérer ce type de tâche.
Se servir de ChatGPT pour assurer des tâches fastidieuses : vous avez besoin de résumer un livre blanc entier pour votre post, corriger des fautes d’orthographe, analyser ou planifier des contenus, ou de trouver une liste d’influenceurs ? Plutôt que d’y passer des heures, ChatGPT pourra vous aider en quelques minutes seulement.
Se servir de ChatGPT pour brainstormer : vous êtes en panne d’inspiration pour votre prochain article ou post ? Vous avez un mot sur le bout de la langue, mais ne parvenez pas à vous en rappeler ? L’IA conversationnelle pourra vous aider. Vous pouvez même vous en servir pour anticiper les questions qu’un follower ou un consommateur pourrait vous poser sur votre produit.
Se servir des réponses de ChatGPT comme base pour vos contenus : sans aller jusqu’à recopier mot pour mot les réponses du chatbot, ce qui comme on l’a vu est déconseillé, vous avez la possibilité de vous servir de ses réponses pour accélérer votre travail, que ce soit pour la structure d’un article, pour des réponses standards pour la modération, pour une FAQ ou encore un script pour élaborer une story.
Reste à tenir compte des limites évoquées plus tôt, et d’exceller dans l’art du prompt : celui de formuler les questions. Plutôt que de poser une question ouverte, pour avoir une réponse plus ciblée, il peut par exemple être judicieux de demander à ChatGPT de proposer plusieurs titres d’articles en lui montrant des exemples de ce dont il pourrait s’inspirer.
Si vous comptez vous appuyer de façon poussée sur ChatGPT pour votre activité, vous pouvez envisager de payer un abonnement pour la version 4 : dotée de nombreux plug-ins (comme ceux permettant de résumer un PDF ou d’analyser les réseaux sociaux), non limitée dans le contenu qu’elle peut analyser, plus précise dans ses réponses, elle s’affranchit de nombreux défauts de la version de base.
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